[Epidémie] Recrutement pour la mission

Pourquoi ferait-elle l'affaire ? Il était évident qu'elle était à mille lieux de correspondre aux critères vraisemblablement attendus -bien que sommairement énoncés dans les annonces- mais la jeune femme n'avait pas envie de rester à ne rien faire.
Les épidémies n'étaient pas monnaie courante dans sa ville natale mais les rares fois où cela se produisait, les autorités n'avaient pas plaisanté sur l'hygiène quand la question s'était posée. Enfant, elle se souvenait avoir assisté à une opération de nettoyage général des rues après que des nuisibles aient propagé une maladie dans les quartiers populaires de la ville. Même si celui où elle habitait avec sa famille n'était pas concerné, ils s'étaient vus obligés de rester enfermés pendant trois jours, le temps que des équipes éradiquent le problème de façon générale et brutale.
A Clavinia, ils ne semblaient pas plaisanter non plus ; surement par peur, comme à chaque fois, d'une propagation aux classes les plus aisées et donc les plus importantes de la population. Il n'en restait pas moins que devant les fenêtres de sa boutique, Morrigan voyait passer des gens qui se couvraient le visage, soit pour tousser le plus discrètement possible, soit pour essayer de se protéger de cette chose inconnue qui portait déjà le nom de Mal Noir. L'inquiétude gagnait ses clients, bien qu'aucun, à première vue, ne soit malade. En même temps, la demoiselle reconnaissait avoir également peur de la propagation. Les rumeurs n'étaient pas belles à entendre et elle en frissonnait en s'imaginant être la prochaine victime.

Aussi quand ce matin-là, elle entendit les échos d'une annonce d'expédition montés jusqu'aux fenêtres de son petit logement, la marchande commença par tourner en rond, s'interrogeant. Il s'agissait d'aller récolter une plante rare, mais il était précisé que les volontaires devaient être débrouillards, notamment en matière d'auto-défense. Morrigan ne voyait pas bien pourquoi de telles précautions, mais elle savait pertinemment que ses qualités sur cette question se résumaient à savoir où frapper un homme pour qu'il la laisse tranquille. En revanche, peut-être pourrait-elle être utile en autre chose auprès de ce groupe ?
Donc, elle s’emmitoufla dans son long châle et fit traîner ses jupes bleues jusqu'à la Mouette Riante.

" Bonjour ! " lança-t-elle avec la bonne humeur qui était la sienne ; une bonne humeur difficile à entacher, même sous la menace d'une maladie rodant perfidement dans la ville. Tant qu'elle n'était pas atteinte, elle pouvait continuer à vivre presque normalement s'était-elle finalement convaincue.
Autour d'elle, dans cette auberge, il n'y avait que des hommes. Certains n'avaient simplement la tête d'aucun emploi et tous la fixaient avec étonnement. Comment passer inaperçue ? Elle n'y comptait pas trop.

La blonde se fraya un chemin jusqu'à la "table principale" où auditionnaient le vampire Valentine et un autre homme inconnu. Ces deux-là l'avaient autant repéré que les candidats à la mission. Sans se démonter, elle leur sourit de toutes ses belles dents blanches : " J'aimerais participer à cette expédition. Même si ce n'est qu'à hauteur de mes moyens. Ça peut consister à équiper tout le monde en vêtements chauds par exemple... "

La jeune femme se tenait bien droite, ferme sur ses deux pieds à écouter la réponse du vampire. Son second la dévisageait aussi, mais elle n'accorda son attention qu'au chef de l'expédition.
Il parla de dangers et de son inquiétude à l'y savoir exposée. Morrigan n'avait pas oublié ce point ; il avait été bien exprimé dans les annonces déclamées un peu partout. Il voulait des personnes sachant se "défendre". Ses compétences dans ce domaine se résumaient à connaitre le point faible des hommes et à savoir l'atteindre avec suffisamment de force pour que ça fasse un quelconque effet. C'était pour cela qu'elle avait de suite dit qu'elle était là pour aider à la mesure de ses moyens. Quitte à ne faire parti de l'expédition que dans sa phase de préparation.

Valentine trouva alors une idée et lui posa alors des questions, pour mettre celle-ci en ordre.
" Bien évidemment ! " répondit-elle en haussant les épaules, énonçant une vérité évidente pour elle. Lire et écrire, elle avait appris ça dès toute gamine. Quel commerçant pouvait arriver à faire tourner ses affaires sans un minimum d'instructions dans ce domaine et dans celui des comptes ?
A la deuxième question, son sourire s'élargit encore. " Mes marchandises ne sortent pas de mes placards comme par magie. " plaisanta la blonde. Ça serait bien plus simple mais plus ennuyeux également. Cette partie de son travail était importante et finalement intéressante. Au départ, elle n'aurait pas pensé. A voir faire son père, elle avait l'impression d'une corvée mais à Clavinia, était-ce du fait de l'hétérogénéité de sa clientèle, renouveler son stock était finalement plaisant.
" Je sais prévoir les besoins, préparer le stock, le conditionnement et l'acheminement. Mes marchandises voyagent sur mer, mais dans le cas présent, ce sera uniquement sur terre n'est-ce pas ? Connaissez-vous le chemin à parcourir ? "

Elle avait bien compris qu'il avait dans l'idée de lui confier cette préparation. Elle n'était pourtant pas encore persuadée qu'elle ferait vraiment partie de l'expédition. La préparation pouvait se faire en amont et si les indications étaient bonnes, ainsi qu'elle les donnait à ceux qui convoyaient ses commandes, les marchandises arrivaient à bon port sans qu'elle n'y participe davantage.

Lorsqu'il lui expliqua qu'il avait besoin d'une personne de confiance pour s'occuper de certains points lors de ses absences diurnes, la blonde comprit. Car non, elle ne se doutait pas du pourquoi de ces questions... du moins n'en percevait-elle pas la portée totale. Blonde, avez-vous dit ?
Du coup, le vampire était bien prêt à la prendre dans son groupe ; elle pourrait faire partie véritablement, physiquement de cette expédition ; à quelques conditions. En effet, sa présence impliquerait un aménagement de l'expédition pour satisfaire à sa sécurité, vu qu'elle n'était pas en mesure d'en prendre soin toute seule. Enfin d'une manière générale, bien évidemment. Mais les bestioles qu'ils pourraient croiser sur leur route ne s'écarteraient pas de leur chemin uniquement parce qu'une faible femme se trouverait dans la cohorte.

" Je comprend bien. Je n'ai pas envie d'être un poids inutile. " acquiesça-t-elle en hochant la tête. Elle pencha celle-ci sur le côté en réfléchissant.
" Pour ce qui est de la main verte, à vrai dire cela fait longtemps que j'ai pas touché à une plante. Mais j'aidais ma mère à entretenir nos plantes aromatiques et elles ont résisté à de nombreux hivers. "

Elle répondit d'abord à cette partie de l'interrogation ; la première était plus complexe et nécessitait qu'elle réfléchisse davantage. Ses connaissances en matière de premiers secours ? Qu'entendait-il par là ? De quoi pouvait-on avoir besoin dans une expédition ?
" J'ai des notions pour guérir de petites plaies, calmer les bosses et bleus, et je connais quelques remèdes de grand-mère. Après, comme je sais lire, il peut suffire de quelques livres pour que je me dépatouille d'autres situations. "

Bonne réponse, pas bonne réponse... Au moins était-elle complètement sincère. A Slayn de voir si ça lui convenait.
De nervosité, la jeune femme se mit, sans s'en rendre compte, à tortiller le tissu de sa jupe en attendant le verdict. Elle ignorait comment elle réagirait si la réponse était positive, ou si elle était négative. Elle était venue là en toute innocence et n'attendait rien de particulier jusqu'à ce que la conversation commence.

Elle était retenue ! Morrigan tapota dans ses mains jointes, montrant sa satisfaction à cet énoncé. Ses yeux pétillaient tandis que ses boucles blondes s'agitèrent gracieusement autour de sa tête qu'elle remua sans s'en rendre compte. Elle souriait, véritablement ravie de cette opportunité. Elle allait voyager, voir des paysages et mettre ses talents au service des autres, dans des domaines plus variés que celui qui faisait son métier. Elle aimait apprendre et découvrir et comme une enfant à qui on promet de belles aventures, il ne lui en fallait pas davantage pour la satisfaire.

" J'aurais une question... peut-être un peu bête mais... On part quand ? "
Elle s'interrogeait. La mission semblait importante et urgente ; ils ne pourraient pas s'attarder des jours à la préparation de l'expédition mais... peut-être se trompait-elle. Demander était plus sur, se disait-elle.
Et puis si elle devait acheter quelques livres et préparer ses affaires, ça pouvait servir d'être au courant d'un "détail" de ce genre.

" Ça pourrait être l'occasion d'apprendre quelques petites choses pour me défendre seule aussi, non ? " continua-t-elle en acceptant l'invitation à s'asseoir. Rajustant ses jupes une fois installée, elle attrapa le parchemin tendu par le vampire et en bonne commerçante, lut l'ensemble avant de le signer.
Le côté dangereux de l'aventure ne lui posait pas de problème particulier, car c'était une chose abstraite dans un avenir flou. Difficile pour elle de s'y projeter, même si son esprit vagabondait d'idées en ce qui concernait le voyage en lui-même. Il ne ressemblerait probablement pas à ces fantasmagories imaginaires, mais elle avait connu pareil émoi quand ses parents lui avaient donnés leur accord pour son projet de construire et tenir son propre magasin dans une île lointaine. Elle n'avait pas eu peur ; la peur était venue après, en découvrant l'hétérogénéité de la ville... A cet instant, elle n'avait pas peur non plus ; cela finirait bien par venir.

" Et vous êtes qui vous ? " demanda-t-elle en s'appuyant sur la table pour se pencher vers Smith. Elle offrit au vieil homme un charmant sourire avant de se tourner vers Slayn, qu'elle gratifia d'un sourire puis d'une petite langue tirée assortie d'une petite moue mignonne : " C'est pas bien de ne pas présenter ses compagnons... "

Aux questions qu'avaient posé Morrigan, Le vampire répondit simplement et sans détours.

" Nous partons dès le coucher du Soleil. Mais rassure toi, j'enverrai des hommes t'aider à chercher ce dont tu as besoin dans la journée pour préparer ton voyage.

Quand aux conditions de notre petite aventure..." Son sourire devint carnassier "... J'ai bien l'intention de t'apprendre deux trois trucs utiles à ta survie, si on en a l'occasion."

Carter se prit alors de vouloir faire connaissance avec les autres membres de l'équipe, même si elle ignorait pour le moment que son interlocuteur ne ferait pas partie du voyage. Mettant le doigt sur le manque de politesse du Capitaine, ce dernier ne put que répondre que son ami était encore assez bien portant pour se présenter tout seul.

L'homme aux côté de Slayn, d'apparence âgé, mais d'un port toujours noble et d'une stature imposante, esquissa un sourire à la jeune femme qui avait eu la politesse de s'adresser à lui. Il lui offrit alors un baise main, certainement l'une des rares politesses bourgeoise qu'il appréciait, avant de lui répondre.


" Abraham Smith ma p'tite demoiselle ! Charpentier et Quartier Maître du Demeter ! Mais pour une fleur aussi jolie qu' vous, ce sera juste "Abe" !

Le vampire leva les yeux au ciel, mais eu tout de même un sourire amusé en découvrant le côté "Papy Gâteau" de son second. Cette -rare- expression joyeuse de sa part, passa cependant bien vite à un blasement le plus total, quand la main bourrue de Smith, visiblement fort enthousiaste, se posa sur sa tête, pour la secouer. Ce dernier poursuivit alors à l'attention de Morrigan.

"Et mon boulot... C'est d'essayer d' faire rentrer deux trois trucs sensés dans la foutue tête de pioche d'un grand gamin qui pourrait être mon aïeul !!! "

Slayn n'était pas réputé pour sa patience légendaire... Encore moins pour se laisser ainsi malmener par quiconque. C'est donc dans la stupeur générale, que ce dernier se contenta de repousser calmement la main de Smith avant de répondre avec cynisme, tout en réordonnant son épaisse chevelure.

" Faut croire que la sagesse ne se mesure pas aux nombres des années... Remettons nous au boulot. "

Le vieil homme acquiesça, et après avoir invité Morrigan à s'assoir aux côtés de Slayn, reprit lui même sa place pour continuer à faire circuler les nouveaux volontaires.

Arriva alors un centaure. Ce qui n'était pas banal dans une taverne, les chaises pour chevaux n'ayant pas encore été inventées... Mais bon, ce n'était pas pour jauger de ces détails que la petite équipe s'était installée en ces lieux.

Le vampire, les mains croisé devant son visage, et fixant le nouvel arrivant de ses yeux rouges pénétrant, laissa donc à l'individu le soin de se présenter. Ce dernier commençait d'ailleurs avec de très bons points.

" J'ai fait la même supposition que vous, mais j'ignore moi même le but réel de cette mission. On m'a mandaté pour trouver une plante et la ramener à Clavinia. C'est ce que je compte faire.

 La seule chose qui m'intéresse, c'est de pouvoir ramener un nombre suffisant de fleurs coupées sans qu'elles ne se dégradent avant d'arriver à destination. Si possible j'aimerais également pouvoir en ramener quelques plants au cas où mes employeurs souhaiteraient en faire la culture.

 Bien entendu, avant tout cela, il faudra déjà la reconnaitre formellement cette plante... vous pensez que ce sera dans vos corde ? "

Quand il lui dit qu'ils partiraient le soir même, la jeune femme ouvrit tout grands ses yeux verts. Elle s'attendait à ce que ça soit rapidement mais pas aussi rapidement. En blonde qui se respecte, elle ne calcula pas que ce départ en soirée était due à la particularité de Slayn. Elle voyait simplement que le temps allait lui être court pour se préparer comme elle le voulait.
Elle dut faire abstraction de ses calculs et réflexions typiquement féminines portant sur les affaires à emmener pour se concentrer sur la réponse à une question qu'elle avait elle-même posé. L'intéressé, assis depuis le début de l'entretien aux côtés du vampire prit la parole pour se présenter.

" Enchantée Abe. " sourit-elle charmante à l'entente du compliment qui lui était adressé. Puis Morrigan se mit à cligner des yeux, penchant la tête sur le côté ; la scène qui se déroulait sous ses yeux la surprit bien davantage que l'énoncé d'un départ rapide de l'expédition. Il est simplement des gens qu'on imagine mal recevoir des marques d'affection. Et Valentine n'avait pas vraiment le profil du gars qui se laisse prendre par les épaules en se faisant appeler "fiston". Ce devait être son sourire étrange qui donnait cette impression à la jeune commerçante. Toujours était-il que voir Smith agir avec son aîné comme s'il s'agissait d'un jeunot à qui il devait inculquer les bases les plus élémentaires semblait surréaliste à la demoiselle. Elle n'avait jamais vu son père agir ainsi avec son frère et pourtant, d'après elle, il avait vraiment la fibre paternelle.
Après un clignement de paupières supplémentaires, elle put constater que chacun avait repris sa place comme si de rien n'était. Elle n'émit alors aucun commentaire.

Sur ces entrefaites, des bruits de sabots annoncèrent l'approche d'un individu peu commun en ces lieux et surtout auprès de la table. La demoiselle ne se souvint pas avoir déjà rencontré spécifiquement ce personnage-là mais elle ne pouvait oublier sa stupeur lorsqu'elle avait vu pour la première fois un centaure. Qu'il s'agisse du même ne lui revint pas en mémoire immédiatement. Il fallait dire que même si elle était persuadée s'être habituée à la "faune" locale, elle n'avait guère eu l'occasion de croiser d'autres spécimens de cette race et sa première impression fut une fois de plus l'effarement. Ça se lisait sur son visage, tandis qu'elle louchait sur les pattes qui se tenaient à portée de son regard. Puis la marchande secoua la tête ; elle en avait vu d'autres ! N'avait-elle pas faire une veste à quatre bras pour un homme-serpent ? Bon, un homme-cheval, c'était surprenant mais...
S'il devait être engagé lui aussi dans l'équipe participant à la mission, il lui faudrait bien faire abstraction très vite de cette étrangeté qui lui donnait toute sa stature. Donc, la petite blonde choisit de se concentrer sur les paroles du vampire pour se remettre à suivre la conversation. Ainsi le centaure avait des connaissances dans le domaine des plantes. Et si en sachant ça, et en voyant que l'inconnu était meilleur qu'elle, le capitaine ne voulait plus d'elle dans l'expédition ?

Presque aussitôt arriver en Clavinia Méric était reparti sur un bateau pendant 6 mois afin d'en apprendre un peu plus sur le métier. Durant tout ce temps il avait apprit les rudiments de la navigation et avait perfectionner la précision de ses tires a l'arbalète. Lorsqu'ils mettaient pied-à-terre, Méric allait acheter des livres sur la médecine comme a son habitude. Il découvrit pendant ses voyages l’existence des autres races, ce qui le fascina. Cependant il ne sentait pas que ses objectifs. Aussi à leurs retour a Clavinia environ six mois plus tard, le jeune homme quitta le bateau au grand désarroi du capitaine qui aimait bien Méric.

Ce que le jeune médecin découvrit, au contraire de ce qu'il ce rappelait, lui glaça les sangs. L'air sentait la maladie. Des personnes couverte de taches noir était assis ça et la toussant parfois l'aire de souffrir. Méric s'approcha d'un malade sans trop ce soucier de la maladie. Un médecin digne de ce nom ne fuit pas une maladie. C'est ce que lui avait apprit son père. L'homme semblait mourant.

-Dites moi monsieur que ce passe t'il ici?

-Le... mal noir...

Le malade ce mit a tousser violemment. Méric prit une fiole dans sa sacoche qui, même si elle ne le guérirait pas, aurait au moins le mérite de réduire les souffrances de l'homme.

-On dit... qu'une expédition va être lancer... pour trouver un remède... Ils sont a l'auberge... pa... (raclement de gorge) par là...

Méric fit boire l'homme en lui souriant.

-C'est une bonne nouvelles.

L'homme soupira d'aise quand le liquide commença à faire effet. Méric resta avec lui pendant vingt minutes lui parlant de tout et de rien jusqu'à ce que l'homme ferme les yeux et cesse de respirer, prit par la maladie.

Méric entra peu de temps après dans la dites auberge et se mit en file comme les autres. Il crut reconnaître une femme plus loin mais elle était en discutions avec un homme assit derrière une table. Il semblait être l'homme qui recrutait. Il prit son mal en patience et attendit son tour.

Le centaure avait effectivement l'air de s'y connaitre, précisant même ce dont il aurait besoin pour travailler dans de bonnes conditions. C'est donc un large sourire carnassier qui fut adressé à Aymar quand il eut terminé son laïus.

" Tout cela me semble très bien... Le genre de renseignements et de matériels que vous demandez pourront vous être fournis dans la journée, si vous rejoignez l'équipe. "

Le sourire du vampire s'effaça alors aussitôt, tandis que ce dernier reprenait une posture plus dominante. Il s'apprêtait à soulever un point qui lui paraissait important.

"Vos connaissances sont intéressantes et si vous êtes a même de vous protéger ou d'aider à protéger les autres, c'est tout bénef pour moi. Vous devez également avoir déjà deviné que je vais avoir du mal à être 100 % opérationnel de jour pour organiser cette expédition..."

Il passe alors une main affectueuse contre la longue chevelure blonde de Morrigan, pour présenter cette dernière au centaure.

" ... Voici Morrigan Carter. C'est elle qui me secondera et qui conduira le convoi durant la journée. C'est également elle qui estimera la quantité de ce que nous pourront ramener et de quelle manière il faudra le faire pour s'acquitter au plus vite de cette mission... Elle donnera également un coup de main pour s'occuper des plantes et des soins.

Si cela ne vous dérange pas d'être placé sous la responsabilité d'une femme et que vous êtes prêt à collaborer avec elle, il y aura du travail pour vous... Monsieur ? "

[H.J : Je pense que tu peux répondre directement à la suite Aymar et considérer ton personnage comme embauché. Comme ça, Méric pourra directement passer l'entretiens après toi^^]

Ses inquiétudes étaient fondées. L'homme-cheval en savait bien plus qu'elle en matière de botanique. Il le prouva en parlant de représentation graphique, de référencements... des choses dont elle n'avait même pas idée concernant les plantes. Pour sa part, elle avait juste la main suffisamment verte pour ne pas faire mourir trop rapidement des fleurs en pots. Apparemment, il y avait entre eux un fossé.
Aussi Morrigan s'attendait d'elle déjà à un aparté du vampire pour lui signifier qu'il se passerait finalement d'elle dans ce domaine. Mais celui-ci ne l'entendait pas de cette manière et il le précisa clairement au centaure. Sa main sur sa tête eut autant l'effet d'un électrochoc que les paroles qu'il tint en la présentant.

Le seconder ? Avoir sous sa responsabilité le bon déroulement de l'expédition durant les journées ?
Elle avait sauté cette information, ce n'était pas possible ! Ah mais oui, maintenant qu'elle s'en rappelait... Il avait parlé d'une "amie pour le seconder", de quelqu'un de "confiance" pour prendre sa place en journée. Tellement concentrée sur les choses les unes après les autres pour ne pas commettre d'impair lors de ce bref entretien qu'elle avait écarté ce qui n'était pas immédiatement indispensable.
Si elle se "réveillait" à l'instant, elle n'en manifesta aucune frayeur particulière. C'était un défi qu'elle adorerait relever et qu'elle comptait bien relever avec le brio des commerçants organisés. Estimant qu'elle faisait partie de cette catégorie, elle n'avait aucune raison de craindre son échec dans cette préparation. Le seul point qui eut pu la faire réfléchir était son autorité sur un groupe de gens qui ne la connaissaient pas mais cela, elle n'y pensa pas une seconde. Quand elle voulait quelque chose, elle l'obtenait et c'était tout ce qui comptait.

" Enchantée de vous compter parmi nous Aymar Ayling. " sourit-elle aimablement au nouvel engagé. Il faudrait qu'elle fasse attention à ne pas se faire un torticolis quand elle s'adresserait à lui, se dit-elle en le regardant s'éloigner.
Sans regarder immédiatement celui qui s'avançait à présent, la commerçante attrapa un morceau de papier et commença à écrire sur celui-ci. Des choses en vrac, des idées et des notes sur ce qui serait nécessaire d'avoir pour le voyage. Car finalement, la journée passerait bien vite et il faudrait que tout soit prêt pour le départ. S'il y avait un oubli ce serait alors trop tard pour rebrousser chemin.

Enfin son tour... Méric avança jusqu'à la table en souriant. Plusieurs personnes avant lui avait été renvoyer chez eux bredouille pour manque de compétences utiles. C'est vrai que savoir traire un vache c'était bien mais pas dans ce cas particulier disons... Il entendit aussi dire que le poste de médecin était déjà prit. Ses chances diminuaient grandement. Il avait repasser rapidement ses connaissances en revue et c'était dit qu'il pourrait peut être se vendre en tant que bricoleur. Cette qualité avait été apprécier de son dernier employeur...

-Bonsoir monsieur, Je me nomme Méric Delatour et je voudrais vous offrir mes services pour cette mission. Je ne suis pas mauvais à l'arbalète, je suis un médecin de base mais je suis aussi un manuel... Je pense pouvoir vous être utile en tant que bricoleur.

Maintenant plus près de la table Méric fut certain qu'il connaissait la femme qui parlait au centaure. Dame Morrigan si ses souvenirs étaient exactes. Il lui envoya donc un petit sourire heureux de savoir que la maladie ne l'avait pas touchée. Il se concentra ensuite sur son objectif premier: Se faire engager afin de pouvoir enrayer cette maladie au plus vite et évidement d'en apprendre un peu plus Sur le Mal noir.

Il regarda le vampire droit dans les yeux, et sourit afin de clore son... exposer sur lui même. Il glissa tout de même un léger bonjour a Morrigan quand il eu fini. C'eut été impolie de ne pas au moins la saluer proprement.

La blonde ne releva pas tout de suite la tête lorsque la silhouette du prochain candidat vint faire un semblant d'ombre sur le papier qu'elle avait devant les yeux. Il fallait qu'elle écrive pour ne rien oublier ; et si elle n'achevait pas sa note immédiatement, l'idée s'envolerait et peut-être serait-il malaisé de la récupérer. Elle ne voulait pas prendre ce risque ; voilà la seule chose dont elle était sure.

Aussi laissa-t-elle parler l'homme sans prêter immédiatement attention à son identité. Elle entendait les paroles, mais ne reconnut pas davantage la voix. Il fallait dire que des mois étaient passés depuis que la marchande avait été cherché sa toute première commande sur les quais et qu'elle y avait rencontré le dénommé Méric Delatour. Autant avait-elle en tête la plupart des voix des personnes qu'elle fréquentait régulièrement, ainsi que de quelques-uns de ses clients plus ou moins réguliers, autant c'était mission impossible pour elle de faire le rapprochement entre cette voix-ci et celle d'un étranger fraîchement débarqué à Clavinia, croisé inopportunément sur les quais.
Pourtant Méric se présenta très rapidement, énonçant nom et prénom comme il se devait avant de présenter les qualités qu'il jugeait intéressante pour la mission. Morrigan entendit donc le nom mais ne fit le rapprochement avec l'individu que lorsqu'elle releva finalement les yeux.

Ce qu'elle fit quand le vampire prit la parole pour répondre. Forcement, il avait dit son nom, il parlait d'elle ; c'était donc normal de sortir de sa bulle à cette occasion. Il racontait encore à l'intéressé pour le poste qu'il devrait accepter de se mettre sous la responsabilité d'une femme. Il était évident que l'idée avait de quoi en déstabiliser certains. Sur son île d'origine en tout cas, il était rare qu'une femme exerça un poste avec une quelconque autorité. Les seules qu'on tolérait étaient les commerçantes, souvent femmes de marchands à défaut d'être à leur propre et unique compte. Autant dire que la jeune femme se serait attendue à davantage de rebuffades sur la question. Peut-être cela viendrait-il avec des gaillards plus machos et gros bras ?

Donc, quand elle leva la tête, elle fut surprise de reconnaître le visage qui se tenait devant la tablée. Elle mit quelques instants à le resituer, s'appuyant sur les propos entendus juste à l'instant. Mais en toute bonne commerçante qui se respecte, elle n'oubliait pas les visages ; parfois ça prenait simplement un peu de temps pour que les informations se recombinent correctement.

" Bonjour ! " répondit-elle souriante, à demi-mot pour ne pas gêner l'échange en cours. Nullement consciente de l’imminence de l'incident diplomatique qui se jouait là. Et forcement quand Slayn n'était pas content, ça se sentait rapidement. Elle regarda celui-ci, yeux ébahis, tête penchée. Mais il se calma vite, relativisant sur l'intérêt qu'il y avait à avoir un groupe avec de bonnes relations. Il ne semblait pas vouloir la heurter dans les relations pré-établies qu'elle pouvait avoir. Cela la surprit presque tout autant que la voix grave précédemment utilisée.

" Ah ! Mais il ne faut pas s'en faire pour moi hein ?! Monsieur Delatour m'a apporté son aide lors de ma première décharge de cargaisons, mais voilà plusieurs mois désormais que nous ne nous étions pas recroisés. Alors, bon... " fit-elle gênée. Puis sautant du coq à l'âne, elle demanda : " Et sinon, quel genre de bricolage ? "

Le dénommé Méric, surpris par l'injonction du vampire eut malgré tout l'intelligence de reprendre une posture un peu plus humble et d'arrêter de fixer Slayn dans les yeux, ce qui visiblement le rendait plutôt mal à l'aise.

Oui... on a souvent tendance à oublier que les vampires moyenâgeux de son calibre, sont des êtres sensibles et délicats, s'intimidant facilement face au regard de braise d'un bel adonis... Mais bref ! retournons aux événement en cours !

Morrigan s'empressa bien vite de clarifier la situation face a la visible crise d'autorité du vampire, ce qui eut pour effet de le détendre et de le replonger dans la suite de l'entretiens.

Méric vraisemblablement impressionné par tout le charisme et la magnificence de son nouveau chef, semblait cependant avoir décidé de bouder. Ne prenant pas la peine de répondre à la question que lui posait Morrigan Carter...

Qu'importe. Les compétences de médecin et de bricoleur du nouveau volontaire intéressait Slayn et il lui fit signer à son tour un contrat "a l'essai" d'engagement dans la troupe, avant de lui faire signe de s'installer avec les autres.

Une équipe à peu prêt cohérente était donc montée. Le vampire poursuivit malgré tout les entretiens encore une petite heure, mais aucun autre ne se présentant ne fut à la hauteur de ses espérance... Le jour avançant à l'extérieur le plongeant également de plus en plus dans une torpeur qui lui aurait empêché de poursuivre de toute façon.

Agacé, il décida alors d'arrêter là les frais avant de donner rendez vous à tout le monde au crépuscule, à la sortie Ouest de la ville, pour le grand départ.

Citation :

Pour le départ de l'aventure, c'est ici que ça se passe : http://maynliev2.jdrforum.com/t196-aventure-epidemie-le-convois#1398