La caresse du soleil.
Un air chaud transporté par une légère brise.
Petit à petit, Daisy revenait à elle.
Elle ne sentit d'abord qu'une douce chaleur qui l'enveloppait. Puis l'odeur iodée de l'océan vint à ses narines, le goût salin dans sa bouche et le chant d'un oiseau qu'elle ne su reconnaître.
Je dois être morte, pensa-t-elle comme dans un rêve.
Elle resta ainsi un long moment, étendue, les yeux fermés, replongeant dans un état semi-comateux. Les minutes, ou les heures peut-être, défilèrent.
L'eau léchant ses jambes, remontant et remplissant par à-coups les bottes de la jeune femme, vint la tirer à nouveau de cet état. Lentement, elle ouvrit les yeux, ou plutôt tenta de les ouvrir à plusieurs reprises, jusqu'à ce que ses pupilles soient habituées à la clarté.
Était-elle réellement morte? Où était-elle?
Elle tenta de se relever à moitié, afin de sonder les alentours. Tentation vaine!
Son corps endolori ne le lui permis point.
Elle referma les yeux, plaquant ses mains dessus, tandis que sa mémoire se réveillait. Ses sourcils se froncèrent tout à coup, ses yeux se rouvrirent, traversés par une sourde fureur.
Rassemblant toutes les forces qui lui restait, elle roula pour se retrouver sur le ventre, se relevant sur ses coudes endoloris.
Ok, ça n'a rien à voir avec les enfers, se dit-elle en regardant alentour, un sourire crispé se dessinant sur ses lèvres, constatant qu'elle se trouvait sur une plage rocheuse.
Allez ma p'tite! Tu n'es pas encore morte, relève-moi tout ça! Se dit-elle à voix basse, puisant en elle la force de se relever suffisamment pour s’asseoir.
Le lieu semblait désert, nulle âme qui vive en vue. Elle en profita pour vérifier dans quel état elle se trouvait. Elle avait toujours son épée avec elle, solidement accrochée à sa ceinture, ainsi qu'une bourse remplie de quelques pièces d'or. Elle retira, non sans quelques difficultés, ses bottes. Sa dague était toujours accrochée à sa cheville. Au moins, elle ne se retrouvait pas désarmée sur ces terres inconnues.
Elle retira le caleçon de soie qu'elle portait sous sa robe, une petite robe qui lui arrivait aux genoux, ce qui lui permettait d'être libre de ses mouvements en toute occasion.
La pièce de soie n'était plus que chiffon, et ses jambes étaient dans un bien triste état, recouvertes d'énormes bleus et d'écorchures de part et d'autres. Son bras gauche la faisait également souffrir. Elle releva sa manche et vit qu'un morceau de bois s'était planté dedans. Elle le retira, grimaçant sous la douleur, laissant s'échapper de la plaie béante de longues trainées de sang.
Elle déchira une large bande dans la soie en s'aidant de ses dents, trempa le bandage de fortune dans l'eau salée et entreprit de nettoyer sa plaie. L'application de l'eau saline sur la blessure lui arracha un gémissement sourd. Elle nettoya le sang du tissu et le noua autour de son bras, tenant de sa main libre un bout et serrant de l'autre avec les dents.
Daisy rechaussa avec effort ses bottes, après en avoir retirer l'eau, et s'effondra sur le dos. Sa gorge était sèche, ses lèvres tiraillaient, trahissant une déshydratation certaine. Elle referma ses paupières, se disant qu'il allait bien falloir qu'elle trouve la force de se lever complètement pour aller essayer de savoir où elle avait bien pu atterrir. D'autant qu'elle se trouvait bien trop à découvert sur cette plage.